jeudi 1 mai 2014

Ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement .



Le philosophe romain Marc Aurèle, par ailleurs empereur de Rome, a écrit cette maxime devenue célèbre:
"Ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement".
Autrement dit, lorsqu'il y a compréhension, son expression se déploie avec clarté.
Pour le sujet qui nous intéresse, ajoutons une petite précision à la citation de Marc Aurèle:
Ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement.......dans la mesure où cela est en effet exprimable par le langage.
La vérité, la Conscience, ou le Soi, ne sont pas des objets, aussi est-il très difficile, sinon impossible de les définir par le langage.
Néanmoins, tout ce qu'il y a autour, et jusqu'à la raison même selon laquelle il est impossible d'enfermer l'inenfermable dans des concepts, peut être exprimé avec clarté.
Trop de philosophies et d'enseignements se réfugient dans un silence pseudo-spirituel, pour en fait éviter d'avoir à démontrer leur ignorance.
Quel est alors l'intérêt du langage lorsqu'il s'exprime avec clarté?
Il est précisément de nous conduire joyeusement jusqu'à la porte du silence, de l'inexprimable, de la grâce.
Lorsque cela se fait dans la clarté, le mental comprend naturellement ses propres limites, et devient silencieux.
Un mental silencieux, cela par définition n'existant pas, est un mental qui s'évanouit.
Lorsque le mental, ainsi satisfait, lâche prise, le silence apparaît.
Un vrai silence, libre de tension, issu de la compréhension de ses propres limites par la pensée.
Lorsque ce silence nous saisit, il nous laisse libre et disponible pour franchir le seuil que personne jamais ne pourra franchir, au-delà duquel les mots deviennent inutiles et se dissolvent dans la Présence.

1 commentaire:

  1. Merci à la clareté....
    Permettez que je partage quelques lignes extraits d'un poème... Et comme le disait Marc Aurele (je crois) : " Amor Fati

    La pensée est trop lente
    Pour saisir sur le vif
    La beauté du monde

    Q Q



    Et pendant ce temps
    Le soleil continue
    Sa ronde sans escale
    Sans se soucier
    Du feu consumé
    Qui n’a pas d’histoire

    Q Q

    La pensée suprême
    Est toujours impersonnelle et paradoxale
    Son koan est une éclipse brève et légère
    Bulle évanescente éclatant sous son propre poids

    Q Q

    Devant la marée montante de l’évidence
    Tous nos rêves d’écume fondent dans le sable
    L’art se défige et vole en éclats d’ignorance
    Et nos puzzles savants se déclinent en fables

    Q Q

    Dans la toile sacrée d’un ventre qui jubile
    Du plus petit des dénominateurs communs
    Un être arachnéen tout en douceur savoure
    L’expansion-contraction du grand corps-univers

    Q Q

    Le regard d’un bébé innocente le monde
    C’est le tien qui survit dardant sous les décombres
    Depuis l’apocalypse d’un temps linéaire
    Aucune métaphore n’a pu conjurer
    La sphère expansive de l’émerveillement
    Présence mère veilleuse irradiant les choses
    Exaltant formes et couleurs
    Sensations et sonorités
    Ô clair pressentiment de se confondre en Toi

    Qui vibre au cœur de tous nos mondes

    Q Q

    Et toi mon cher lecteur ô lecteur dérouté
    Quel regard percera jusqu’au bulbe du voir
    À contre-courant de tes perceptions
    Pose-toi la question amarescente et joyeuse
    Pour qu’elle s’enracine dans le rien du Soi
    Sans formuler sans circonscrire sans conclure

    Q Q

    Le prodige n’est pas qu’au sein des galaxies
    L’esprit ou la conscience un jour soit apparu
    Sempiternel mensonge ou inversion du sens
    Tel un conte anodin aux effets ravageants
    Le miracle sans nom est pure apostasie
    L’univers au contraire émerge en ta conscience
    Savoure ainsi chaque évènement de ta vie
    Non pas comme une créature assujettie
    Mais comme un créateur ébaubi par son œuvre
    Et souviens-toi le monde commence aujourd’hui

    Q Q

    Qui suis-je qui suis-je dépose la question
    Dans l’alambic du cœur chaque jour chaque nuit
    Dans le chaudron du doute au milieu des pensées
    Écharde interstitielle incisant le prodige
    Dans le cercle sans centre aux rayons de lumière
    Aiguise la question comme un mantra sincère
    Qui suis-je qui suis-je c’est elle qui concentre
    Le sésame de l’être et l’art de l’éclosion
    L’inconcevable est dit la transfiguration
    Est proche il faut la vivre avant que le vertige
    N’altère l’alchimie de l’interpellation
    Qui suis-je me déflore et défige mes sages
    La question me rend vierge et submerge la page
    Blanche des réponses l’ordre est corrompu puis-je

    Q Q

    Jusqu’où ira le verbe tentaculaire
    Pour enserrer dans sa rage grimpante
    Le tronc de l’indicible
    Avant de capituler
    En silence

    Q Q

    Combien de fois faut-il plisser une émotion
    Pour contenir la bénédiction des larmes
    Et se rapprocher du disparaître
    La déplier ensuite pour faire le tour de la terre
    Avec le cordon des renaissances

    Q Q

    Jusqu’où est-il possible d’apprendre à déceler
    Le souffle d’un être ou le poids d’une pensée
    Puisque tout est rythme
    Anticiper le creux dans la crête
    Sentir l’espace à partir du contour
    Ouïr la vibration de la lumière
    Avant qu’elle n’atteigne la rétine
    Et se décline en couleurs
    Puis-je devancer dans ton regard
    Ton ventre qui se noue ou ta soif qui affleure

    Q Q

    Sur le chemin du retour seul l’amour transfigure
    La nuit impassible
    En laquelle tout se manifeste et se dissout
    Veille silencieusement



    En arrière-plan en attente de rien
    Au seuil de tous les possibles
    Et apprécie tout ce qui en elle s’éclaire

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