mardi 8 octobre 2019

La méditation sans méditant.



Après la pluie, le ciel était d'un bleu limpide et les feuillages des grands arbres scintillaient au soleil. Tout semblait frais et neuf.
Baignée dans cette beauté d'un matin d'automne, la méditation semblait vouloir s'imposer naturellement.
En elle, tout apparaissait, se déployait, puis se transformait. Le mouvement des feuillages dans le vent, le jeu des ombres changeantes dans le sous bois, le parfum de la terre mouillée, une machine qu'on entendait au loin.
Que l'on se promène dans la nature, ou que l'on soit tranquillement assis sous un de ces arbres majestueux, la méditation véritable est sans méditant.
Les nuages défilant dans le ciel, le cri d'un oiseau dérangé à notre passage, le contact des pas sur le sol souple, tout cela fait partie du paysage sans cesse changeant de la méditation.
Il y a bien aussi quelques pensées, des sensations, parfois une tension, mais tout cela est perçu et fait aussi partie du paysage.
Autrement dit, il n'y a pas de centre, pas de personnage fixe, pas d'entité, de moi personnel et séparé, et donc pas de méditant.
Cette méditation, mais ce n'est là qu'un mot, est libre de l'attente, de la stratégie, du désir ou de l'idéal, de la peur, et par conséquent du temps.
Elle est le déploiement de ce qui est, de la beauté, de l'incommensurable plénitude.
Elle est l'épanouissement de ce que nous cherchions, hélas au mauvais endroit, dans le perfectionnement du moi.
Dans cette simple promenade, par un matin lumineux, étaient la joie, la paix, la beauté et l'amour.

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