Traversant le petit salon pour monter à l'étage, je me sentis appelé par le regard langoureux du gros chat roux qui espérait quelques caresses.
Nous étions assis côte à côte sur d'antiques fauteuils, et après l'avoir caressé un moment, nous restions là, simplement assis.
Il y avait les prémices de l'automne à la fenêtre, une lumière très douce baignait la pièce et se reflétait sur les pierres blondes de la cheminée. Un silence profond et amical nous enveloppait, et la Présence était là.
Chaque fois que sans intention ni recherche, nous sommes touchés par la paix, le silence, par une joie sans cause, par l'amour, la Présence est là.
Inutile d'aller la chercher, les sourcils froncés ou les yeux fermés dans quelques espaces plus ou moins exotiques.
Elle est là, dans la douceur d'une ouverture libre de volition ou d'effort, et nous nous ressentons, baigné dans cette douce plénitude.
Inutile aussi de chercher à la retenir ou d'en analyser la recette. Elle nous fuirait.
Cette ouverture, au fond, n'est-elle pas notre état naturel ?
Quittant la pièce sans regret, le chat semblait s'être endormi.
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