lundi 3 septembre 2012

Se libérer du passé .


Question :
Ce n'est pas si simple de laisser le passé, car il demande à être reconnu, comme s'il était une personne blessée...
Dans ce cas précis, les mémoires ne veulent pas partir.
Alors, peut-on dire: "cela dépend des cas"?

Réponse :
Ce n'est pas vraiment le passé qui ne veut pas partir, c'est la personne.
En effet, la personne est l'entité personnelle et séparée que nous avons construit.
En elle, nous croyons trouver un port d'attache rassurant et connu, alors qu'en fait, elle est le creuset de la souffrance et de la peur; tellement menacée, incertaine, et bien sûr, mortelle.
Cette personne, faite de conditionnements et d'attachements, basée sur le passé, se nourrit largement de la mémoire.
Bien sûr, se pressentant mortelle, elle fait tout pour ne pas risquer de disparaître, et très habilement, tente de se maintenir à travers toutes ses activités.
Et voici maintenant un point subtil et essentiel:
La personne se maintient ainsi à travers toutes ses activités, y compris celles censées nous en libérer.
Toutes tentatives pour contrôler, maîtriser, guérir ou nous débarrasser de la personne, sont en fait , subtilement, ce qui la maintient.

La personne se nourrit du passé, de ses conditionnements, de ses attachements, de ses peurs, de ses désirs.
Elle est le passé que nous portons et maintenons constamment en ressassant perpétuellement les même complexes mécanismes.
Personne ne peut laisser passer le passé.
Mais lorsque nous comprenons les mécanismes qui le maintiennent, que nous nous voyons les entretenir, alors, toutes tentatives pour le poursuivre ou agir  sur lui, peuvent naturellement nous quitter.
A ce moment là, il peut enfin être accueilli.
Il est alors écouté, à travers la pensée et aussi le corps, sensoriellement.
Lorsque, ainsi, le passé est totalement accueilli ( sans personne pour l'accueillir), en l'absence de toute activité du moi, alors, il consume sur place sa propre énergie et se libère.

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