lundi 26 octobre 2020

Sans séparation.

 

Posé sur un fil, un ramier roucoulait doucement. 

Assis sur la terrasse à déguster un café, il était agréable de ressentir la chaleur du jour naissant, d'écouter les oiseaux, d'humer le parfum de la brise, qui faisait se balancer doucement les feuillages des grands arbres.

Tout à coup, le paysage était en nous. Toute séparation entre "moi" et les collines, les arbres, les oiseaux, avait disparue. Tout simplement parce qu'il n'y avait pas de "moi".

Rien de spécial, d'ésotérique ou de mystérieux, comme la littérature pseudo-spirituelle aime à le raconter.

Juste une évidence, et ce fut un enchantement.

Le soleil se faisait plus chaud, le ramier s'était envolé. Un moteur ronronnait au loin. Une nouvelle journée commençait, pleine de joie, de pureté, libre des soucis et des tracas que la pensée ne manquerait pas de proposer à notre jugement, ressassant sans cesse dans le passé ou le futur toutes sortes de motifs d'insatisfaction.

Le ramier était revenu sur son fil, considérant avec indifférence le chat qui le guettait de la terrasse. 

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