mardi 28 mai 2019

La futilité d'une vie coupée de la beauté.



Ce matin, le ciel est rempli du ballet incessant des hirondelles.
Elles vont, elles viennent, se croisent, s'entrecroisent, se frôlent, sans jamais se toucher.
Et le ciel, également résonne, de leurs cris joyeux.
On entend aussi, le roucoulement très doux de la tourterelle, et le chant énergique d'un petit oiseau, perché au sommet d'un toit.
A nos pieds, dans le jardin, un chat noir, immobile sur la pelouse, guette Dieu sait quoi.
Quelques nuages paressent dans le ciel.
Ils ont déversé pendant la nuit, une pluie bienfaisante, et ce matin, les grands arbres font briller leurs feuillages.
Un peu plus loin, sur la place, vont et viennent toutes sortes de gens.
D'ici, ils paraissent minuscules; pressés, affairés, préoccupés par toutes sortes de choses, au fond si futiles, indifférents à toute cette beauté.
En y réfléchissant un peu, combien nos préoccupations, nos pensées, sont futiles et puériles.
Elles nous enferment et nous condamnent, à ruminer sans cesse les mêmes inepties.
Notre vie et notre personne, auxquelles nous accordons pourtant tant d'importance, une fois coupées de la beauté, deviennent totalement dénuées de joie.
Les hirondelles semblaient avoir décidé de se regrouper en bande, dans une sorte de course poursuite, autour des immeubles.
Dans le jardin, le chat s'était endormi.
Au loin, une cloche sonna.

 

mardi 7 mai 2019

Difficultés sur la Voie.



Question :
Il y a tant de chercheurs à qui la compréhension est refusée.
Je me demande s'il m'est déjà arrivé de réaliser dans ma vie la Présence?
Comment distinguer la vraie Présence d'un leurre fabriqué par la personne, d'un vulgaire plaisir dans lequel le moi se complet?
J'ai tendance à penser qu'il est très facile de se duper soi-même.

Réponse :
Je réponds à vos questions point par point.

Premièrement.
 Soyons clair, la compréhension à laquelle vous faites allusion, n'est refusée à personne.
Ce serait comme prétendre qu'au sein de l'océan, certains poissons, n'ont pas droit à l'eau.
La recherche spirituelle n'est pas personnelle. Elle surgit en nous.
Elle est en nous la vérité qui se cherche et se trouve.
Lorsque cette invitation apparait, abandonnez-vous y avec confiance.

Deuxièmement. 
Il arrive à beaucoup de gens de réaliser spontanément la Présence qu'ils sont vraiment. 
Cela est normal, puisque c'est justement ce qu'ils sont.
Souvent, cela survient de façon impromptue, en dehors de tout effort et de toute recherche, et cela laisse comme un parfum subtil, intemporel, au goût ineffable.
L'expérience peut être puissante, ou très douce, passant presque inaperçue.
Il y a un terme philosophique pour désigner cette expérience, libre du personnage qui semble s'être comme absenté du tableau, on appelle cela le numineux.

Troisièmement.
Vous avez raison. Il est je le crains assez fréquent, que certains chercheurs, confondent un état passager, psychosomatiquement  plaisant, avec la Présence.
Alors que peut-on en dire?
Réaliser pleinement la Présence, c'est réaliser l'inexistence d'un moi, d'une entité personnelle et séparée.
Ce n'est en aucun cas un état.
Se focaliser sur tel ou tel état, ou sur les modalités particulières d'une expérience spéciale, c'est comme recevoir un cadeau, et ne s'intéresser qu'au papier d'emballage.

mercredi 1 mai 2019

Pluie de printemps.



Ecoutez le bruit silencieux de la pluie.
Il ne dérange pas le silence.
La pluie fine, douce, ou en grosse gouttes serrées, s'infiltre partout.
Elle baigne toutes choses, et la nature se gorge de cette manne, resplendissant de toutes sortes de verts.
Vert tendre, vert pâle, vert profond....
La pluie résonne en nous, au sein de la Conscience que nous sommes.
Laissez la s'y déployer, sans pensée, sans jugement.....
Sans personne.