mercredi 28 septembre 2016

Un dialogue sur la mort.



Un dialogue sur la mort, avec le moine Gojo.
(cet article a également été publié dans le dernier numéro (121) de la revue 3e millénaire).


Question:
Qu'est-ce que la mort?

Le moine Gojo ( M.G).
D'une certaine manière, on pourrait dire que c'est la fin du connu.

- C'est-à-dire ?

-M.G: Et bien la fin de tout ce que nous connaissons ou croyons connaître. Tous les objets, le monde, notre histoire, notre corps, nos pensées.

- Certains objets continueront après nous pourtant....

-M.G : C'est ce que vous croyez ?

- Ca me parait évident.

- M.G : Quelle preuve en avez-vous ?

- Et bien, plein de gens sont morts, et la terre continue de tourner par exemple.

-M.G : Plein de gens sont morts, mais pas vous !

-Que voulez-vous dire ?

- M.G : Simplement que tant que vous ne serez pas mort, vous ne pourrez savoir si le monde continuera à exister après.

- Certes, mais une fois mort, je ne pourrai probablement plus faire l'expérience du monde pour le savoir.

-M.G : Exactement.

- Donc, selon vous, au moment de la mort, tout disparaît ?

- M.G : Tout le connu disparaît, oui .

- Certains prétendent pourtant que les morts peuvent encore communiquer avec les vivants ?

- M.G : Sans doute ne sont-ils pas tout à fait assez mort.

- La disparition du connu, c'est donc l'inconnu ?

- M.G : Bravo !

- Cela paraît effrayant.

- M.G : Effrayant pour qui ?

- Pour moi évidemment.

- M.G : Voila.....

- Comment ne plus avoir peur de la mort ?

- M.G : Allez au cinéma.

- Sérieusement.....

- M.G : C'est impossible pour VOUS .

- Il faudrait au moins apprivoiser l'inconnu.

- M.G : Mais il ne serait alors justement plus si inconnu que ça.

- Cela pourrait nous rassurer .

- M.G : Oui, mais un inconnu connu nous renverrait toujours à la disparition du connu.

- Ca me fait peur.

- M.G : Désolé.

- Faut-il apprivoiser la peur ?

- M.G : Faites-vous en une amie.

- Une amie ?!  La mort aussi alors ?

- M.G : Pourquoi pas ?

- Une amie inconnue, drôle d'amie.

- M.G : Seul notre mental veut tout connaître, tout apprivoiser. La vie est sauvage et mystérieuse.

- Alors je reste avec ma peur de la mort?

- M.G : Voilà.....

- Et je m'en fait une amie.... Je peux lui parler?

- M.G : Pourquoi pas, mais surtout, apprenez à rester avec elle.

- Ok, je reste avec elle, et je fais quoi ?

- M.G : Rien !  Apprenez à rester silencieux.

- Pffffff.... Bon, super.
Nous sommes donc deux, moi et ma nouvelle amie, la peur de la mort....

- M.G : Non, pas deux !

- Comment ça ?

- M.G : Dans ce silence, vous n'êtes pas deux, il n'y a plus vous et la peur.

- Il y a quoi ?

- M.G : Il n'y a rien !

- Et donc ce rien ?

- M.G : Il est ce que vous recherchiez sans le savoir......
 Laissez le révéler son parfum....

A noter:
Prochaine rencontre:
Retraite d'automne à Apt en Provence
Samedi 15 et dimanche 16 octobre 2016
Contact:  lemoinegojo@gmail.com


mercredi 21 septembre 2016

L'intéret de l'investigation du moi.



Question :
Quel est l'intérêt de l'investigation du moi ?
Pourquoi ne pas demeurer simplement en tant que Conscience?

Réponse :
Il faut tout d'abord constater que le sentiment d'être Conscience, n'apparaît pas forcément clairement  chez tout le monde.
Ce qui prévaut, bien souvent, même chez les chercheurs spirituels, est la croyance et la sensation d'être un moi séparé.
Concernant les chercheurs spirituels, il est vrai que parfois, au détour d'une méditation, d'une rencontre, d'une retraite, le parfum de la Conscience, spontanément se déploie, incluant toutes choses, se découvrant comme étant notre nature véritable.
Ces instants intemporels, nous laissent comme un parfum d'éternité, de joie, de paix, de non-séparation.
Hélas, les conditionnements sont très puissants, et la plupart du temps, ils auront tôt fait de se refermer sur nous, recréant l'illusion d'un moi séparé, invitant la souffrance.
Ces instants de bonheur, vécus dans le parfum de la Présence, ne nous apparaitrons plus alors que comme une parenthèse, une brèche dans l'ignorance, trop vite refermée.
Il est temps alors, d'investiguer la réalité supposée de ce moi, de cette personne, de cette entité, qui nous semble à nouveau bien réelle.
Seule une profonde investigation, nous permettant de réaliser l'irréalité, la non-existence, d'une entité séparée, d'un moi, permettra aux mâchoires de l'ignorance et de la souffrance de se desserrer, nous laissant à nouveau libre, dans le parfum de la Présence.