mardi 31 mars 2020

Se libérer de la culpabilité, de la confusion, et des tensions.



Question :
Je ressens une forte culpabilité par rapport à ceux qui n'ont rien, moi qui ai tout.
Il y a en moi jugements, émotions. Je voudrais apporter une soupe au mendiant que je croise, mais, impossible.
Comment fluidifier ces tensions, cette sensation d'être un roc ? Que dois-je comprendre ?

Réponse :
Il y a derrière tout cela, l'insensée prétention d'être une personne, un moi, une entité personnelle, ayant bien sûr la capacité d'agir par elle-même, d'être l'agissant.
Nous revendiquons très fort cela, sans en réaliser l'inanité, et nous en payons le prix fort : tensions, souffrances, frustrations, culpabilité...
Un jour peut-être, verrons-nous clairement cette implacable évidence :
Tout cela se produit, mais au coeur de la situation, il n'y a littéralement personne. Ni entité agissante, ni moi séparé pouvant en revendiquer la paternité.
Désolé si cela dérange nos croyances, mais nous pourrons toujours tenter de trouver le moi personnel agissant, ce sera en vain.
En fait, les choses ne font que surgir, et c'est là leur beauté.
La tension, si puissamment ressentie, est cette croyance en un agissant personnel autocentré.
En l'absence de cette croyance, l'énergie se déploie infiniment, avec aisance et fluidité.
Arrogance ou culpabilité, sont toujours les sentiments de quelqu'un se sentant fier ou coupable d'être l'agissant.
Voir qu'il n'en est rien, nous libère de toute prétention, et nous confie à l'univers dans une infinie détente.
Faire ceci, faire cela, ne rien faire, n'est pas entre nos mains.
Fluidifier la sensation corporelle, ne peut se faire réellement que dans la compréhension permettant un abandon joyeux à l'univers, à la vie.
Dans cette absence vécue d'entité personnelle, les tensions peuvent enfin être accueillies, par personne, et se libérer.
Après tout, avant même une soupe, la meilleure chose que nous pouvons offrir au monde, est notre bonheur et notre joie.

mardi 24 mars 2020

Covid19. Confinement: une opportunité ?


Voici pour la plupart d'entre nous, une période bien particulière, dite de confinement.
Pour beaucoup, c'est une interruption totale de tous les aspects de leur vie quotidienne, travail, loisirs, rencontres, famille...
La tranquillité, parfois ennuyeuse de ces jours, nous montre à quel point, nous dépendons des choses et des activités.
Précisément, cette période de confinement fait à certains un cadeau: le temps.
Un temps libre, ouvert, non-obstrué par tout un tas d'occupations et d'obligations habituelles, peut-être au fond pas si nécessaires que cela.
Alors s'il en est ainsi pour vous, profitez-en, un peu contraints et forcés, pour ralentir.
Devenez plus sensibles, plus ouverts, aux petites choses de votre quotidien.
Accueillez-les, mais sans vous focaliser sur elles.
De même pour les pensées qui pourraient avoir tendance à tourner en boucle.
Réservez-vous des moments pour ne rien faire. Juste être, dans une écoute bienveillante de ce qui est, dans sa simplicité.
S'il y a des tensions, ne vous en échappez pas, accueillez-les, et laissez-les se dissoudre.
Tout apparaît en vous.
Vous n'êtes pas confiné dans votre appartement, c'est lui qui apparaît en vous.
Soyez cette Présence, cette Conscience, en laquelle apparaissent, se déploient, disparaissent, pensées, sensations, perceptions.
Prenez le temps.
Laissez un peu de place à l'émergence de la Présence.
Pourquoi ne pas en profiter pour lui réserver quelques moments privilégiés de votre journée? 
Ensuite, vous le verrez, naturellement, ces moments s'étaleront jusqu'à inclure progressivement toute cette journée.
Finalement, vous en viendrez peut-être à chérir ce confinement.
Sans doute alors, prendra-t-il fin...
Bien sûr, d'autres sont dans la tourmente, dans l'action.
Pour eux, l'opportunité est différente, mais il est toujours possible, de voir se déployer en nous la manifestation, tantôt dans le calme, tantôt dans la tempête.

A NOTER: UNE INFO.
Le moine Gojo vous propose des rencontres en direct par skype.
Pour cela, si vous êtes intéressé, envoyez nous un mail, et nous en conviendrons.
lemoinegojo@gmail.com

mardi 17 mars 2020

Coronavirus.



Samedi 14 mars.
Nous sommes rentrés assez tard. Alertés par la rumeur, nous avons allumé la télévision pour voir et écouter la retransmission de l'intervention du premier ministre, à propos de l'épidémie de coronavirus, poétiquement appelé aussi Covid19.
Ca y est !
Aboutissement d'une psychose, entretenue en boucle par les médias, et plus particulièrement les chaînes d'info, à grands renforts de déclarations et d'interwiews de médecins et spécialistes de tout poil, stars d'un jour, sortis de leur anonymat habituel, tout un tas de décisions sont prises.
Interdiction de ceci, interdiction de cela, et plane la menace d'une future mesure d'un confinement probable, ( mesure annoncée dès le lundi).
Dès le lendemain, nous aurons le loisir de constater la ruée dans les quelques supermarchés, et postes d'essence, ouverts le dimanche.

Mais pour ce soir, il est tard.
Tout est calme.
Difficile d'imaginer que le virus rôde dans nos campagnes. On entend la hulotte au loin.
Alors, allongé, avant de se dissoudre dans le sommeil, les mains tâtonnent et se saisissent d'un livre, traînant aux pieds du lit, sans même savoir lequel.
Le livre s'ouvre "au hasard".
Le regard se pose, "par hasard", au centre d'une page.
Et voici ce qui y est lu, "pur hasard":
"Plus vous pensez à un problème, plus vous consolidez les racines et la persistance de ce problème."

Post scriptum:
En période de crise sanitaire majeure, il est bien sûr acceptable de prendre des mesures appropriées, et de les mettre en oeuvre intelligemment.
Il demeure cependant essentiel, de réaliser que la peur, parfois mortelle, toujours dévastatrice, est un de nos pires maux.

lundi 2 mars 2020

Simplement assis.



Il pleut aujourd'hui.
La pluie crépite au carreau, balayée par des bourrasques de vent.
Les collines disparaissent derrière les nuages, puis parfois réapparaissent, ornées d'écharpes de brume.
Un temps à rester au chaud.
Alors asseyez-vous, tranquille, sans rien faire.
Vous n'êtes plus quelqu'un en train de faire quelque chose, mais attention à ne pas devenir quelqu'un, faisant une autre chose étrange appelée rien, ou quelqu'un s'efforçant de s'abstenir de toute idée de faire.
Juste être là, c'est tout.
Bien sûr, vous serez forcément plus sensible aux choses.
Le bruit de la pluie et du vent, un vieux meuble qui craque, et puis telle ou telle sensation, et quelques pensées vagabondes.
Tout cela est simplement perçu.
Ne rajoutez rien à ce qui est.
Si vous avez besoin de bouger un peu, bougez.
Tout devrait assez rapidement s'apaiser, mais peut-être pas.
Simplement assis, tant est si bien que l'idée même d'être quelqu'un assis là disparait.
Et alors direz-vous?
Quoi d'autre? A quoi cela sert-il? Quel intérêt? N'est-ce pas perdre son temps?
Peut-être....
Simplement assis, c'est être sans attente, sans projet, sans intention.
Laissez tout cela se dissoudre.
Simplement assis, sans recherche.
Laissez-vous trouver.