mardi 7 avril 2020

La méditation sans méditant, l'action sans acteur.



Question :
Depuis quelques temps, je médite régulièrement. Parfois je me dis :"j'y suis" ou :"ça n'a pas marché", comme si passer par des états différents ne me satisfaisait pas, ou qu'il fallait les nommer.
Aussi, j'ai tendance à me plaindre :"C'est moi qui fait tout le ménage, ou le rangement !"
Qu'en penses-tu ?

Réponse :
Tu me dis méditer régulièrement.
Une tâche de plus alors ?
Passer par tout un tas d'états, ne peut à terme jamais nous satisfaire, car ce à quoi nous aspirons, plus ou moins confusément, n'est justement pas un état.
Inutile de les nommer, ils sont sans importance.
La méditation est cet espace de Conscience que nous sommes, témoin de tout ce qui se déploie en lui, sans qu'il n'existe la moindre trace d'un moi séparé, ou d'un agissant personnel.
L'invitation est de voir que tout surgit spontanément, une pensée, une sensation, une perception, mais aussi une action, comme aller, venir, manger, travailler...
Tout se fait, personne ne fait rien
Dés que cela est vu réellement, se révèle la Présence, ce que tu cherchais, sans pouvoir le trouver, tant que tu croyais être quelqu'un le cherchant, une chercheuse. 
Donc il n'y a aucun problème.
Parfois surgissent des pensées, comme "j'y suis", ou "je n'y suis pas", au sein de qui tu es vraiment.
Parfois surgit l'idée ou l'action de se lever, de partir, toujours sans personne. Et quoiqu'il se passe, la Présence, la Conscience, ou appelle ça comme tu veux, est.
Par la suite, faire le ménage, ranger les courses, surgira, ou pas, en tous cas aussi spontanément et naturellement, que l'idée de méditer, ou non.
Dans la vision-compréhension qu'il n'y a personne, pas d'acteur, "je", n'existe pas. Ce n'est qu'une étiquette.
Parfois, il se peut aussi que "je", ressurgisse, comme pour faire de la résistance.
Mais, confinement oblige, tu as le temps.

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