samedi 5 février 2011

Accueillir toutes choses.

Question :
J'essaie d'accueillir par exemple mes pensées, mais cela ne semble pas produire l'effet escompté.
Pourquoi?
Merci
Marie.


Réponse :
Bonjour Marie.
Il n'y a pas à essayer ni même à pratiquer quoi que ce soit.
Il n'y a pas non plus à tenter d'atteindre un effet particulier ou un but, qui ne serait lui même qu'une pensée, émanation de notre mental conditionné, et cherchant ainsi habilement à le perpétuer.

L'accueil est la Conscience même, il est inconditionnel.
La personne n'a pas la capacité d'accueillir quoique ce soit, se sentant toujours menacée et séparée.
Voyez simplement qu'il y a accueil, sans personne pour accueillir.

Dans votre tentative, vous reliez l'accueil à une pensée "je" qui se l'approprie et se perpétue ainsi.

Accueillez toutes choses souhaitant apparaître; sensations, perceptions, et également la pensée "je" qui se colle subrepticement à chaque instant et le revendique recréant ainsi le moi, la personne, le penseur, le pratiquant, "l'accueilleur"...

Ainsi débusquée, cette pensée , le moi, ne peut se maintenir et s'effondre dans la Présence......Qui l'accueille.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je dirais qu’il te reste à accueillir «mais cela ne semble pas produire l'effet escompté».
Ta déception est l’effet réel, présent, que tu ne considère pas vraiment (il motive ta question sur le blog tout de même ;-) .
Tu cherches un effet escompté et tu es déçu de ne pas le trouver. Il y a pourtant un effet : ta déception et toute la compréhension de ton fonctionnement qu’il y a derrière, mais tu ne le vois pas car ton regard est détourné par la recherche d’un «effet escompté».
«L’accueilleur», comme dit Gojo, fausse ton ouverture en conditionnant ton regard. Ce regard limité, cet «accueilleur", cherche un «effet escompté» qui n’est qu’une projection d’un conditionnement, d’un égo. Il récolte une absence d’effet escompté et donc une déception mais ne considère pas tout ça comme significatif.
C’est pourtant son reflet réel dans la réalité : cette absence d’effet escompté et la déception qui suit est un reflet dans lequel se lit la structure de «l’accueilleur», la personne, le chercheur et son conditionnement. C’est toi que tu peux lire dans cette déception, dans ton impression de ne pas avoir eu un retour satisfaisant. Ta vision préconçue du «satisfaisant" ferme ton regard et cause la déception. C'est pourtant l'information intéressante.
Tu es comme un promeneur dans la montagne, à la recherche du magnifique bouquetin dont il aurait lu la description, et qui rentre bredouille et déçu en n’ayant rien vu de la beauté du ciel, de la lumière changeante sur les alpages, les arbres, les cimes, rien entendu de la musique des oiseaux, des torrents, rien ressenti des émotions que faisait naitre en lui la vision de cette beauté.
«Chercher quelque chose veut dire que vous n’êtes pas ouvert à ce qui peut venir au-devant de vous, d’un instant à l’autre.» (Jean Klein - L’insondable silence). Il écrivait aussi, citant un autre auteur, je crois : «Soyez ouvert à l’ouverture». Ce qui revient aussi à être ouvert à ses éventuelles propres fermetures...
L’effet que tu espères ne sera jamais escompté, il ne peut être projeté. Il s’invite dans une ouverture totale, inconditionnelle, «sans personne pour accueillir», sans chercheur projetant une image de ce qu’il cherche.
Il faut lâcher la carte avec «l’effet escompté» entouré en rouge pour regarder, entendre, ressentir le paysage. Mais ta carte fait aussi partie du paysage : elle est une projection de tes conditionnements. Et si tu ne trouves pas dans le paysage ce qu’il y a sur ta carte, cela signifie simplement qu’elle contient des données imaginaire. ;-). C'est une information intéressante, un fil conducteur...